• C’est un spécialiste des bagadoù.

    Armel Morgant est l’auteur du livre qui retrace les 60 ans de la Kerlenn Pondi.

    L'ouvrage sortira début décembre.

     

    Armel Morgant (à droite) lors d’un entretien pour le livre de Kerlenn Pondi avec Camille Udo, ancien pen sonneur de la Kerlenn. Au centre Claude Le Guellault, l’un des plus anciens musiciens de la Kerlenn Pondi.

    Armel Morgant (à droite) lors d’un entretien pour le livre de Kerlenn Pondi avec Camille Udo, ancien pen sonneur de la Kerlenn.

    Au centre Claude Le Guellault, l’un des plus anciens musiciens de la Kerlenn Pondi.

    Comment et quand s’est fait la rencontre avec la Kerlenn Pondi ?
    En 2005, j’ai écrit un livre intitulé Bagad. Alors, quand la Kerlenn a décidé de publier un ouvrage pour ses 60 ans, l’éditeur (Coop Breizh) leur a soufflé mon nom.

    Et comme on se connaissait déjà avec Dominique Mahé, ancien président de la Kerlenn, depuis Bagad, ça s’est fait comme ça…

    Balayer 60 ans d’histoire, ce n’est pas évident.
    Oui, c’est toujours difficile. Quand on aborde un livre de ce genre, il faut trouver la bonne méthode. Car ça ne doit pas être uniquement un livre historique.
    J’ai voulu mettre en valeur tout le côté novateur de la Kerlenn. Mon travail s’est fait à partir de deux sources : les archives et la rencontre avec une vingtaine de personnalités du bagad-cercle pontivyen.

    Comment avez-vous séquencé ce livre ?
    Il y a une partie historique qui revient sur les origines de la Kerlenn via un panorama socio-culturel du pays de Pontivy. On parle aussi du paysage culturel du pays breton.

    Je présente ensuite certaines personnalités qui ont marqué la Kerlenn : l’abbé Blanchard, Jean-Claude Jégat…
    Il y a aussi un chapitre théorique sur le travail de la danse ; car la Kerlenn est un bagad-cercle.

    J’embraye sur quelques grandes dates, et parmi elles, évidemment l’année 2011 qui a vu la Kerlenn devenir champion de Bretagne des bagadoù.
    Puis vient le contexte actuel, notamment les rapports qu’entrentiennent la Kerlenn et le conservatoire de musique de Pontivy Communauté.

    Et bien sûr, je reviens sur les festivités qui se sont tenues en juin dernier pour les 60 ans.
    Le tout est largement illustré : il y a plus d’une centaine de photos.

    Donc, tout sur la Kerlenn en 160 pages ?
    Non. Je n’ai pas écrit une thèse sur la Kerlenn. Il n’y a pas tout. Mais c’est un livre qui présente l’essentiel du travail de la Kerlenn.

    Parmi les personnalités que vous avez questionnées, certaines vous ont-elles ému ?
    Oui. C’est en effet assez émouvant de recontrer quelqu’un comme Michel Auffret, qui a été un des premiers sonneurs de la Kerlenn.

    Son père tenait un café à Malguénac et c’est là où les sonneurs venaient s’entraîner.

    En juin dernier, pour les 60 ans de la Kerlenn, il a même revêtu son costume et pris sa bombarde pour défiler lors des festivités.
    C’est également touchant et impressionnant de rencontrer quelqu’un comme l’abbé Blanchard.
    J’ai aussi rencontré Nadine Nollier, qui a été une des premières danseuses du cercle ; c’était dans les années 53-54.

    S’il y en avait une, quelle leçon pourriez-vous tirer de tous ces mois à côtoyer les gens de la Kerlenn ?
    Il est assez difficile de répondre à ce genre de question, tellement je connais ce milieu. Mais, il y a quelque chose qui revient souvent à propos de la Kerlenn et dans mon livre :

    c’est le mot famille. Et ils sont nombreux à la Kerlenn à insister sur cette notion de famille.
    Il y a aussi un autre aspect : à la Kerlenn, ils ne sont pas dans cette logique de la course aux titres. Certes, ils ont été champion de Bretagne.

    Certes, dans les années 70, ils ont été rétrogradés de la 1ère à la 2nde catégorie et qu’ils ont dû tout reprendre à zéro pour remonter.

    Mais, leur travail est un travail en profondeur et de profondeur et surtout, en grande partie effectuée pour le plaisir et avec plaisir.

    F. B.

    Le livre Kerlenn Pondi, kalon ha begon, devrait sortir chez Coop Breizh début décembre, au prix de 25 euros.


    > Armel Morgant

    Agé de 60 ans, Armel Morgant se définit comme « journaliste-écrivain. » Il a longtemps travaillé pour Bodadeg ar sœnrion (BAS pour les initiés),

    association qui fédère les bagadoù de Bretagne. Il est aussi auteur de quelques livres, dont Bagad, qui fait aujourd’hui référence chez les amateurs de bagadoù.

    Il a également collaboré à Ar Men.

     

    Pontivy, 56

    Le site de Kerlenn Pondi (clique ici)


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  • Trois questions à André Pochon, ancien paysan et fondateur du Cedapa (1)

    à l'occasion de la projection du film/ L'eau, la terre et le paysan,

    /suivie d'un débat avec André Pochon et Joseph Cabaret.

    André Pochon, inlassable passeur de témoins, tente depuis 30 ans

    de rapprocher agriculteurs et société civile autour d'un nouveau modèle agricole. (Ouest-France.)

    Pourriez-vous présenter ce film ?

    Il raconte la transmission de l'exploitation entre Joseph Cabaret et son père. Joseph et sa femme Suzanne décident de reprendre l'exploitation du père. Ce dernier travaillait la ferme de manière conventionnelle avec beaucoup d'intrants et nourrissait le cheptel avec du maïs produit sur la ferme et du soja d'importation. Joseph se rend alors compte que ce système dégrade la qualité de l'eau et que cette manière de faire met en péril le travail des copains conchyliculteurs dans les estuaires. Ce film, plein d'humour, retrace ce changement de pratique et met en exergue cette opposition père fils autour du changement.

    Quel est donc ce fameux modèle prôné par le Cedapa et mis en oeuvre par Joseph ?

    Le film montre un paysan qui change de modèle et qui choisit de développer un élevage plus économe, plus autonome, avec moins d'intrants et une forte valeur ajoutée. Ce système est basé sur le retour à l'herbe, des prairies sans engrais et à base de trèfle blanc. Une exploitation qui s'affranchit du maïs et du soja. Ce modèle a fait ses preuves et les paysans qui l'ont choisi s'en sortent mieux avec moins de travail et un revenu supérieur de 30 %.

    Quel enseignement en tirer compte tenu de la crise qui frappe l'agriculture ?

    Le modèle mis en place il y a 40 ans à partir de protéines de soja est fini. En plus des dégâts collatéraux à l'environnement, ce modèle n'est plus viable avec un coût du soja, et plus globalement des céréales, multiplié par deux. Les paysans bretons devraient repenser leur modèle, retrouver plus d'autonomie et de valeur ajoutée. Le modèle développé par le Cedapa a fait ses preuves et l'exemple de Joseph pourrait faire des petits.


    (1) Cedapa : centre d'étude pour un développement agricole plus autonome.

    Mercredi 27 novembre, à 20 h 30, au cinéma. En partenariat avec l'office de tourisme communautaire et le réseau au fil de l'eau. Réservation : 02 96 43 01 71 - tarif adulte : 3 €


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  • Pierre-Louis_Meriguet

    Vox Populi Turone empoisonne le climat politique tourangeau depuis 4 ans. Ce groupuscule d’extrême droite est apparu en 2009, et n’était, au départ, qu’un groupe parmi tant d’autres dans la galaxie ultra-nationaliste. Vox populi regroupait alors néonazis (possédant par ailleurs leur propre collectif, les Loups Turons), supporters ultra du TFC (le club de foot local) et membres du FNJ, ces trois groupes s’interpénétrant joyeusement. Dirigé par Pierre-Louis Mériguet, ancien chanteur du groupe RAC Insurrection, d’obédience national-catholique, Vox populi Turone était alors très activiste et promettait de mener une action publique par mois. Pêle-mêle, dans les mois qui ont suivi, les tourangeaux ont dû supporter (protection policière oblige) : des cercles de bruits (perturbation des cercles de silence organisés par RESF), des rassemblements contre le salon de l’érotisme, une manifestation de soutien à René Galinier (retraité poursuivi pour avoir abattu sans légitime défense un cambrioleur), ainsi qu’à deux manifestations devenus des rituels annuels : une contre-gay pride en mai, et une marche des fiertés tourangelles en janvier – avancée cette année en novembre.

    Vox Populi, c’est aussi un blog sur lequel l’on peut suivre les humeurs personnelles et les revirements politiques de Pierre-Louis Mériguet. Après une période initiale très classique pour l’extrême-droite radicale avec interviews de néonazis, apologies de collabos et promotion du Rock Against Communist, Vox Populi a totalement changé de logiciel politique puisqu’après cette première période, le groupe est brusquement passé en quelques mois, à la mi-2011, à une vitrine identitaire en quête de respectabilité. Comment ? Rien de plus simple : tout comme l’extrême droite recycle les skinheads en leur mettant des costards-cravates pour cacher les tatouages néonazis, Mériguet s’est contenté de changer le décorum de son blog et de lisser le discours en enlevant les articles les plus sulfureux. Envolé le blog d’origine et ses hommages à Bardèche, Brasillach et autres Léon Degrelle, Vox populi 2.0 s’est recentré sur un discours localiste de défense du terroir tourangeau, à l’image de ce que fait Philippe Vardon à Nice.

    Vardon est en quelque sorte le mentor de Mériguet, qui l’a invité à Tours à plusieurs reprises pour animer des conférences. Ils se sont connus dans leur jeunesse, lorsque tous deux poussaient la chansonnette dans des groupes RAC. La consanguinité entre identitaires tourangeaux et niçois est telle que Mériguet va jusqu’à calquer ses façons de faire sur celles de Nissa rebella (groupe local identitaire de Vardon). Vardon se bat contre la construction d’une mosquée à Nice? Mériguet s’invente un financement public de la mosquée de Tours, en extrapolant de vagues déclarations d’une conseillère municipale. Vardon fait une commémoration en l’honneur d’une héroïne locale? Mériguet se crée une commémoration du saint local, Saint Martin, et de Maurras, né en Touraine. Vardon commémore la bataille de Lépante, victoire des chrétiens sur les musulmans? Mériguet commémore la bataille de Poitiers en 732, quitte à déplacer le lieu de la bataille vers l’Indre-et-Loire pour faire plus local. Avec, à chaque fois, des mises en scène très proches, à base de flambeaux, fumigènes et drapeaux aux armes de la ville ou de la région. Le respect de Mériguet pour Vardon est allé jusqu’à lui faire des clins d’œil (à peine discrets) sous forme de citations dans ses discours. Par exemple, lors du rassemblement commémorant la bataille de Poitiers, Mériguet a ainsi déclaré se battre « pour que les « islam hors d’Europe » que nous avons tagués sur les murs soient une promesse pour le futur » – formule qui paraphrase une chanson de Fraction Hexagone, le groupe de RAC de Vardon, intitulée « Hors d’Europe ».

    Philippe Vardon rejoint le Rassemblement Bleu Marine (ou pas)

    Le tournant respectabiliste de la mi-2011 s’est accompagné d’une perte de vitesse militante et d’une épuration des membres les moins présentables lors des actions médiatiques. Mais chez Mériguet, moins présentable ne veut pas forcément dire moins extrémiste. C’est qu’il s’y connaît en relooking, lui qui tient une boutique dans le centre de Tours spécialisée dans les marques anglaises appréciées des skinheads, comme Lonsdale et Fred Perry, mais aussi de la bourgeoisie catholique, comme Barbour ! Ainsi, les boneheads des Loups Turons sont toujours présents aux actions publiques, mais sans afficher leur attirail néonazi, qu’ils gardent pour les grandes occasions, à savoir les concerts de RAC qu’ils organisent dans la campagne tourangelle. Mais même limitée, l’épuration a quand même eu quelques effets collatéraux : la contre-gay pride 2013 a été famélique, un véritable bide pour Vox Populi, avec à peine 40 fafs face à une gay pride de 2000 personnes, quand les éditions précédentes en rameutaient quasiment le double. Pourtant Mériguet n’avait pas lésiné sur les moyens et avait créé un fantomatique « Printemps français région Centre » pour l’occasion, espérant ratisser plus large que sa base constituée de boneheads et d’ultras du TFC en surfant sur l’opposition au mariage gay. Toujours est-il qu’avec son tournant identitaire, les actions de Vox populi se sont faites plus rares et le groupe s’est concentré sur ses deux manifestations annuelles, contre-gay pride et marche de la fierté tourangelle. L’édition 2014 de cette dernière a d’ailleurs été avancée à… novembre 2013, annus horribilis qui connaîtra donc deux défilés néofascistes pour le prix d’un !

    L’avancement de la date de la marche 2014 s’explique par les ambitions municipales de Mériguet. Car, là encore comme son mentor Vardon, Mériguet a l’ambition de monter des listes électorales locales communes avec le FN ; or organiser une marche dans le plus pur style Nuremberg des champs, sans doute complaisamment relayée par la presse locale, aurait été politiquement dangereux, la mémoire de l’électeur risquant de ne pas être assez courte pour lui permettre d’oublier la tenue d’un défilé néofasciste deux mois avant les élections !

    Son ambition de s’allier au FN s’est traduite par son ralliement officiel au Rassemblement Bleu Marine en septembre 2013 (cf. photo), deux semaines avant Vardon. On peut d’ailleurs se demander jusqu’à quel point l’adhésion anticipée de Mériguet n’a pas constitué un test de tolérance du RBM à l’infiltration identitaire, préambule à l’adhésion de Vardon. Le fait est que si celui-ci, bien connu des médias nationaux, s’est révélé faire vraiment trop tache dans le tableau de la pseudo-respectabilisation du FN, et a été mis à l’écart, Mériguet, quant à lui, ne semble pas avoir été inquiété par l’état-major frontiste. Or celui-ci ne peut pas plaider l’ignorance, car le rapprochement entre FN et VP a déclenché de forts remous dans la mare aux fachos, entraînant par exemple le départ de plusieurs adhérents refusant cette alliance – à commencer par Fabien-Emmanuel Poussard, candidat frontiste aux législatives de 2012. Autant dire que l’argument du « on savait pas » ne peut pas marcher ici, à moins de démontrer une incompétence flagrante des instances centrales : si celles-ci ne sont même pas capables d’être au courant du départ de l’un de leurs 572 candidats, ça laisse rêveur sur leur capacité à diriger un pays de 65 millions d’habitants !

    Une fois encore, la stratégie de respectabilisation suivie par l’extrême droite trouve rapidement ses limites. Une fois encore, le FN et le RBM démontrent qu’ils sont toujours en liaison étroite avec les mouvances les plus radicales de la droite ultra, liées à la bonne vieille tradition bien d’chez nous néo-fasciste et collaborationiste. Sinon, pourquoi accepter Mériguet, figure bien connue localement de cette frange militante, qui plus est au prix du départ d’autres militants frontistes ? D’autant que la respectabilité a aussi ses limites du côté de Vox Populi. Le vote du mariage pour tous a échauffé les esprits de l’extrême droite tourangelle, certains proches du mouvement appelant ouvertement à « casser du pédé ». Heureusement pour l’instant, il semble qu’aucune agression homophobe n’ait encore eu lieu à Tours. En revanche, depuis plusieurs mois les provocations et les agressions violentes se multiplient contre la gauche locale. Des membres des JC et du PCF ont ainsi été attaqués par des proches de Vox populi à la sortie d’une de leurs réunions – sans être inquiétés par la police, malgré la plainte déposée. Le syndicat SUD-étudiant a été la cible de provocations multiples, les fafs allant jusqu’à venir coller sur le local syndical alors que celui-ci était occupé. D’autres se sont permis de venir provoquer le rassemblement qui se tenait devant la mairie après la mort à Paris de Clément Méric en juin dernier, bénéficiant là encore de la protection de la police. Des membres des Loups Turons, quant à eux, sont responsables de plusieurs agressions de militants de gauche ces derniers mois, et ont encore organisé un concert néonazi dans la région en mars dernier.

    Bref, rien de neuf ! Derrière la nouvelle vitrine bleue marine, l’arrière-boutique de l’extrême-droite tourangelle reste brune…

    « Des antifascistes tourangeaux »

    Voir aussi le site du collectif antifasciste tourangeau


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